« Père Marmotte » Dessin par Ma

Une thèse en sciences de l’éducation sur l’intégration de l’écologie dans les formations d’ingénieur

Journal de bord
– J326- La rentrée en deuxième année

Alors que la thèse est commencée depuis maintenant près d’un an, où en est-on ? Toujours à la poursuite de ce que serait l’ingénierie « écologique », on prend le temps de faire un petit état des lieux et je parle de mes orientations de travail pour l’année à venir.
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Intégrer le DDRS en école d’ingénieur

Cet article est tiré d’une présentation réalisée pour le colloque OpenINSA du 15/05/2021 avec Fatma Saïd-Touhami, conseillère pédagogique et docteure en sciences de l’éducation. Ce colloque était principalement destiné aux enseignants et personnels de l’ensemble du groupe INSA. Cet article se veut une synthèse de réflexions qui ont animé les 6 premiers mois de la thèse.
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Des (in)disciplines de recherche et d’enseignement (1/2)

Cet article est construit à partir d’une présentation réalisée pour le colloque du RéUniFEDD du 7 et 8 juillet 2021. Ce texte expose mes observations réalisées à l’INSA, notamment à propos de la manière dont les enseignants se positionnent par rapport à l’évolution en cours des formations.
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Brève histoire des mouvements étudiants « écolos » à l’INSA Lyon

Alors que l’INSA organisait le 3 février une journée consacrée à l’évolution des formations, il nous a semblé important de revenir sur l’engagement étudiant autour des enjeux écologiques.
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Notes introductives
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« Si le sociologue a un rôle, ce serait plutôt de donner des armes que de donner des leçons. Je suis venu pour […] essayer de fournir à ceux qui ont l’expérience pratique d’un certain nombre de problèmes pédagogiques, les instruments que la recherche propose pour les interpréter et pour les comprendre. 

Si donc mon discours est décevant, voire parfois déprimant, ce n’est pas que j’aie quelque plaisir à décourager, au contraire. […] D’où la difficulté qu’il y a à communiquer les produits de la recherche sociologique. Il faut se situer constamment entre deux rôles : d’une part celui de rabat-joie et, d’autre part, celui de complice de l’utopie. »

Pierre Bourdieu, Intervention au Congrès de l’AFEF, Limoges, 30 octobre 1977 repris dans Questions de sociologie, Les éditions de Minuit, 1980, pp 95- 112.
On trouvera une version numérique accessible librement ici : https://thewingsofthecarp.wordpress.com/2009/02/13/ce-que-parler-veut-dire-by-pierre-bourdieu/

Le cercle des poètes disparus (1989) de Peter Weir

Cette citation de Pierre Bourdieu me semblait assez à propos pour évoquer le travail de plusieurs années de la thèse que je réalise. Le reste de son texte est d’ailleurs également très intéressant car il pose des questions qu’on peut reporter tout à fait légitimement sur l’intégration de l’écologie dans la formation des ingénieurs. De quelle écologie parle-t-on ? Qui possède la capacité ou plus exactement l’autorité de la définir ? Dans quelle mesure peut-on à la fois porter un discours critique sur les structures de production (sur leur productivisme, leur extractivisme et le rapport d’exploitation qu’elles supposent) et assurer l’accès au marché de l’emploi des étudiants dans ces mêmes structures ?

A vrai dire, ces questions me semblent tout à fait centrales dans le processus d’évolution des formations qui se sont initiées un peu partout en France, dans les écoles d’ingénieur mais pas que. Face à l’ambiguïté qui demeure autour de la définition de l’écologie, les enseignants se retrouvent en première ligne à se devoir gérer ces contradictions. Ici on prend à rebrousse-poil l’enseignement « classique » qui se présente souvent comme neutre et objectivé en s’intéressant à des savoirs chauds, récents, non stabilisés, contradictoires, où il n’y a pas toujours de consensus scientifique et surtout où les questions politiques ne sont jamais loin. Que faut-il donc enseigner ? Comment maintenir la neutralité dans un tel cadre ? Quelle légitimité les enseignants ont-ils ?

L’objectif de la recherche que je mène ne saurait être de répondre définitivement à ces questions. Par contre, il s’agira de voir quelles réponses les enseignants apportent à ces interrogations et ce qui détermine leurs réponses. La dimension de « recherche-action » de mon travail reste encore à définir au moment où j’écris ces lignes, mais il me semble que le chercheur est dans son rôle quand il porte aux acteurs de terrain matière à débattre et à réfléchir. De cette façon, plus que des réponses, il apporte des armes critiques pour permettre de se positionner plus sereinement dans le champ de bataille politique qu’est l’écologie.